La bête du Vanagué

La bête du Vanagué

La bête du Vanagué
Que sais-je déjà de cette affaire ? Une bête terrorise les habitants du village de Saint-Mourd. Ils n’ont pu se débarrasser de l’animal. Le comte du Vanagué a dépêché son veneur qui n’a su pister la bête. Le roi s’en est mêlé et a envoyé son porte-arquebuse qui a abattu un gros loup et a prétendu l’avoir vaincue. Mais le monstre a réapparu. Le roi m’a alors confié l’affaire. Je dois traquer cet animal et débarrasser le monde de cette créature.

Un conte de la Bibliothèque Incendiée

Livre numérique seulement.

Cela dit, tous les contes de la Bibliothèque Incendiée sont disponible dans un livre "papier".

ISBN: 978-2-9818932-3-9
Éditions Didascalie


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Extrait - La bête du Vanagué


Dimanche, quinze mai, de l’an mil sept cent soixante-huit, village de Saint-Mourd, comté du Vanagué.

Je viens d’arriver au village, petite bourgade entourée de boisés à l’est et au nord, de champs et de pâturages au sud et à l’ouest. Le village est assis sur la rive ouest d’une petite rivière calme. À mon approche, j’ai aperçu les restes noirs d’une grange qui avait brûlé il y a quelque temps. Les villageois m’ont fait bon accueil. Le maire, Adrien Legraîfé, un homme d’âge mûr à la barbe poivre et sel qui semble tenir à son image, m’a accueilli presque en sauveur. Nous n’avons pas encore parlé de cette affaire, je commencerai mon enquête demain. Je suis logé dans l’unique auberge du village. Quoique bien entretenue, l’étroitesse de ma chambre n’invite pas à un long séjour. Dès que j’aurai jeté toute la lumière sur ce mystère, je retournerai faire mon rapport au roi.

Que sais-je déjà de cette affaire ? Une bête terrorise les habitants du village de Saint-Mourd. Ils n’ont pu se débarrasser de l’animal. Le comte du Vanagué a dépêché son veneur qui n’a su pister la bête. Le roi s’en est mêlé et a envoyé son porte-arquebuse qui a abattu un gros loup et a prétendu l’avoir vaincue. Mais le monstre a réapparu. Le roi m’a alors confié l’affaire. Je dois traquer cet animal et débarrasser le monde de cette créature.

Lundi seize mai

J’ai passé la journée avec le maire de Saint-Mourd. Il m’a fait faire le tour du village en me montrant les lieux des différentes attaques. Par endroit, le sol meuble a gardé l’empreinte de l’animal, mais je doute de l’authenticité de ces traces. Il aurait fallu que cet animal, dont les pattes s’apparenteraient à celle du loup, ait à peu près le poids d’un taureau et en ait presque la taille. Je connais bien le règne animal, une telle créature n’existe pas.

— Je vous en prie, lui dis-je, commencez par la première attaque. Et racontez-moi en détail la chronologie des événements.

— Et bien voyons voir, dit-il en se caressant la barbe. Cela fait déjà plus d’un an, ce devait être en plein hiver… non, c’était plutôt à l’automne mil sept cent soixante-six. La bête a attaqué trois personnes. Hugues Lange, un fermier, Armande, la femme du boucher, et Sophie la femme du charpentier. La bête leur est apparue, ils se sont sauvés à la course, mais l’animal a rattrapé Armande. Je suppose qu’elle courait moins vite que les autres. La pauvre ! Il faut dire qu’elle avait quelques livres en trop. Quelle horreur, elle a été déchiquetée.

— Où est-ce que cela s’est passé ?

— On a retrouvé la dépouille d’Armande sur le sentier du Gué-aux-pins, juste au nord de la ville.

— Derrière la grange qui a pris feu ?

— Oui, voilà.

— Quelle heure était-il ?

— Vêpres.

— Qui a découvert le corps ?

— Lucienne. Elle est arrivée en courant sur la place où tout le monde était réuni autour de Hugues et Sophie, à tenter de comprendre ce qu’ils disaient. Elle a crié au loup et qu’Armande s’était fait attaquer.

Nous avons accouru avec nos fourches vers là où Lucienne nous guidait, et nous avons tous vu le corps déchiqueté d’Armande. Ses entrailles étirées jusqu’aux branches des arbres, la mâchoire arrachée, des lambeaux de peau éparpillés par-ci par-là. Horrible, épouvantable !

— Qui est Lucienne ?

— Une femme.

— L’épouse de qui ?

— Elle n’est pas mariée.

— Ah, une jeune fille.

— Pas vraiment, non.

— Que s’est-il passé ensuite ?

— Tout le monde crut à une attaque de loup. Bien que Sophie et Hugues nous disaient que ce n’en était pas un, personne ne voulait croire à la description qu’ils en faisaient.

— Et quelle était cette description ?

— Une bête sauvage, féroce, immense, puissante : le démon.

— Quatre pattes ou deux pattes ?

— Quatre

— Des ailes ?

— Non.

— Des plumes ?

— Non plus.

— Du poil ?

— Oui.

— Noir, marron et gris ?

— Non ! Noir, tout noir, épais et luisant.

— Un museau de chien ou de loup ?

— Non, pas un museau. Un visage !

— Un visage ?

— Oui, un visage bestial.



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